Photo Jack Guerrier 2018
Les oiseaux vêtus de jaune.
Je vois les oiseaux aux ailes blessées
Dressant des barrages contre la misère
Ils revendiquent la liberté
Criant leur vindicte contre les ministères
Ils traînent la patte dans les carrefours
Tout vêtu de jaune pour seul uniforme
La rue des riches est leur champs de labour
C’est leur pauvre vie qu’ils veulent qu’on réforme
Entendrez-vous gens de la haute
Ce cri du peuple qui n’en peut plus
Et qui rejette sur vous la faute
D’être traité comme un rebut
L’assiette vide à la mi-mois
Pauvres mourant en désarroi
Ces oiseaux-là ne tendent pas sébile
Ils ont la cervelle et la tête faites
Ils ne sont pas de pauvres imbéciles
Qu’on manipulerait les jours de dette
Ces oiseaux-là piailleraient dans les chambres
Pour peu qu’on leur ouvre les portes
C’est pour cela que le pouvoir tremble
Qu’il ne veut laisser passer la cohorte
Craignant pour lui craignant pour les siens
Qu’on cède trop sur l’essentiel
Les argentés qui craignent pour leurs biens
Les riches de droit divin qui crèchent au ciel
Les oiseaux jaunes chauffant leurs mains au feu
Ont revêtu leur belle tunique rouge
Celle qu’on vêt quand braise rougit feu
Quand la main se referme sur la gouge
J’entends leurs chants venir sur Paris
Leurs cris vibrant cerner les grands Palais
L’heure sonne pour le chant des incompris
Faisant trembler les riches en leurs Palais.
Jack Guerrier