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Photo Jack Guerrier 2018

 

Frappe encor, Jupiter, accable-moi, mutile
L
'ennemi terrassé que tu sais impuissant !
Écraser
 n'est pas vaincre, et ta foudre inutile
S
'éteindra dans mon sang,

Avant d'avoir dompté l'héroïque pensée
Qui
 fait du vieux Titan un révolté divin ;
C
'est elle qui te brave, et ta rage insensée
N
'a cloué sur ces monts qu'un simulacre vain.
Tes coups n'auront porté que sur un peu d'argile ;
Libre
 dans les liens de cette chair fragile,
L'âme de Prométhée échappe à ta fureur.
Sous l'ongle du vautour qui sans fin me dévore,
Un invisible amour fait palpiter encore
Les
 lambeaux de mon cœur.

Si ces pics désolés que la tempête assiège
Ont
 vu couler parfois sur leur manteau de neige
Des
 larmes que mes yeux ne pouvaient retenir,
Vous le savez, rochers, immuables murailles
Que
 d'horreur cependant je sentais tressaillir,
La source de mes pleurs était dans mes entrailles ;
C
'est la compassion qui les a fait jaillir.

Ce n'était point assez de mon propre martyre ;
Ces
 flancs ouverts, ce sein qu'un bras divin déchire
Est
 rempli de pitié pour d'autres malheureux.
Je les vois engager une lutte éternelle ;
L
'image horrible est là ; j'ai devant la prunelle
La
 vision des maux qui vont fondre sur eux.
Ce spectacle navrant m'obsède et m'exaspère Tag(s) : #Photo, #chronique, #tempête, #Manche, #Louise Ackermann, #Prométhée, #poésie

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