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J.G : Françoise, quelle est ta définition personnelle du Butô ?
Françoise Jasmin :
Le butô
bu: danser
tô : fouler le sol = être ancré dans la terre, l'humus, l'humilité avant d'émettre un mouvement
Avant d'émettre un mouvement, il faut comprendre ce que le sol que nous foulons veut. Le geste doit être fondé et sincère, pour cela il ne peut prendre son fondement uniquement que dans les situations de désir extrême liées à des situations d'adaptation allant jusqu'à la survie. Cette intimation ne laisse pas le choix d'adopter des attitudes, gestuelles, postures, comportement théâtraux (non investis) et comportements artificiels.
L'exemple par excellence est celui de la mère avec son enfant : elle est dans des gestes d'adaptation permanent , en lien avec un désir fort, voire surhumain de le protéger: elle ne prend pas de risques, en état de veille par rapport à ce que souhaite l'environnement, pour se prémunir du danger, être à l'écoute donc vigilante.. Son comportement est avant tout patient car elle ne doit pas faire de bruit avec son propre corps pour anticiper les situations auxquelles elle doit s'adapter pour son enfant. Elle ne brassera pas l'air pour entendre aussi si son enfant respire bien, etc..
Dans la danse, l'art en général, il est important de ne pas être un objet décoratif qui plait sur le moment. Ce qui est important c'est de participer à l'évolution des mentalités, de retourner au geste juste, sincère et précis, issu du bon sens et qui est en accord avec la vraie nature humaine..
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A suivre.