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Je suis toujours inconsolable de la perte de Cabu, Charb, Bernard Maris, Tignous, Wolinski et des autres.
Je n'ai pas eu à courir acheter le dernier Charlie Hebdo puisque je suis abonné depuis plusieurs années. Je plains ceux qui ont eu à le faire.
Ils ne m'ont pas toujours fait rire, je l'admets, mais ils étaient une voix différente dans le paysage. Quand la culture perd des personnes aussi importantes dans un acte odieux et barbare ce sont les fondements de la démocratie qui peuvent être remis en question. Cela ne semble pas être le cas puisque le Gouvernement n'a pas pris de mesures d'exception.
Un adage veut que personne ne soit irremplaçable, pourtant dans ce cas il n'est pas juste. Ces dessinateurs sont irremplaçables, je le sais intimement. Ils m'ont accompagnés pendant des années, voire de décennies. Mon éclairage sur le monde s'en trouvait changé.
Serions-nous déjà passé à autre chose ? Le média se désintéresse vite, il a faim de nouveauté. La terre continue de tourner, la neige fait l'entrée des journaux télévisés comme un grand évènement. On fait moins de bruit pour l'arrivée des hirondelles au printemps. pourtant...
Je lis Rue des boutiques obscures de Patrick Modiano. La quête de l'identité est au coeur du roman, prégnante et précise, peuplée d'âmes impalpables.
Si j'osais, je ferais le rapprochement avec l'identité des peuples, un puzzle mouvant toujours à reconstituer, la mémoire comme toute chose étant faillible et parfois remise en cause.
On commémore actuellement les 70 ans de la libération du camp d'Auschwitz. N'oublions pas !