Photo © Jack Guerrier 2021
Il était prévu, l’orage a éclaté. La montagne s’est ourlée de nuages. La pluie n’était pas tombée depuis 5 mois. Sur les monts le maquis est brûlé. En forêt le sol est dur et sec, les chemins sont poudreux. Sur la route qui mène à Évisa, les chèvres allongées en bordure digèrent les plantes et feuillages arrachés au maquis. Les cochons fouissent les bas-côtés à la recherche de racines. J’apprends par France-Inter que les quatre premiers touristes de l’espace sont redescendus sur terre. J’entends les cris des geais des chênes. Qu’en pensent-ils ? I’ve got the world on a string, chante Ella Fitzgerald en évoquant l’arc en ciel. Les relations entre humains sont-elles si cruelles ? Qu’en pense nos amis européens, amis anglais, amis américains, amis chinois ? Cette année par manque d’eau les châtaignes sont petites. Rien à voir avec les marronniers qui continuent à nourrir l’actualité, se multipliant, croissant, masquant la vie des gens humbles dont l’espace, qui, a contrario de celui des spationautes, se restreint.
Journal à contre-temps 4. © Jack Guerrier 2021