Limite, photo Jack Guerrier 2016.
L'eau lente
Poème à voix haute.
La musique coule comme l’encre de la seiche
Avec ses noirs profonds comme les rocs rêches
Je la tiens serrée entre mes fines griffes
Comme la mer jalouse retient ses récifs
On farfouille au fond du profond de la mémoire
Comme on cherche avidement au fond du tiroir
Le peu du passé qu’il reste à se souvenir
Et on perçoit le présent comme un avenir.
Penchée sur les flots comme sur un berceau nu
La main caresse la brume drapée dans les nues
Le soleil écrase d’or pur l’entrée du port
Des milliers de poissons brillent au sémaphore
Tu cherches la verte bouée le mince filin
Celui des carillons imaginés du matin
Tu continues à courir dans les vagues et bouges
Mu par les riffs des violentes amours rouges.
Jack Guerrier 2016.